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Histoire de l’association

Un équipage et Philippe Plantevin

Un petit rappel historique sur « Les Amis des Marins »

Origine de l’association « Les Amis des Marins »


C’est en 1985 qu’a été créée l’association « Les Amis des Marins », à Port-de-Bouc, mais l’histoire a débuté bien avant.

Dès 1950, la Mission de la mer catholique existait à Marseille et était dirigée par le Père François Gosset, surnommé « l’Amiral ». Il avait participé, en tant qu’officier, à la bataille de Narvick, contre la marine allemande. A l’époque, la Mission de la Mer avait acquis un appartement au Boulevard des Dames. C’est là que se retrouvaient les marins en escale et apprentis de l’Ecole Maritime.

Dans les années 60, le port de Fos n’existait pas encore, mais Lavéra recevait déjà des pétroliers. L’un des prêtres de la Mission de la Mer de Marseille, Ambroise Boucherie, vint y travailler à la « corvée de vivres ». Il fut suivi d’un autre prêtre, Jacques Brosset, qui travailla quelques mois à la Maison des Gens de Mer de Lavéra. Après cela, il devint téléphoniste à bord des pétroliers à quai.

Construction du port de Fos

À partir de 1970, Fos devint un énorme chantier. En effet, un port immense se construisait. Il devait être capable d’accueillir pétroliers et minéraliers géants, ainsi que les « porte-conteneurs » en pleine expansion. Outre la Maison des Gens de Mer de Lavéra, gérée par l’AGISM, l’Eglise norvégienne avait aussi ouvert un petit foyer. Situé à Port-de-Bouc, il devait accueillir les marins scandinaves en escale.

Le Révérend Bill Down, Secrétaire Général des « Missions to Seamen » de l’Eglise anglicane écrivait : « En 1974, j’ai voyagé de Freemantle en Australie à Tilbury en Angleterre, sur le bateau « Discovery Bay ». Nous nous sommes arrêtés 12 heures à Fos. C’était en décembre, il faisait froid et humide. Des marins du bateau ont marché du terminal des conteneurs à la petite ville de Port-Saint-Louis, quelques 5 kilomètres. Personne ne s’est intéressé à nous… J’ai réalisé que Fos était un port où un centre pour les marins serait très apprécié ! ».

Ouverture du foyer et début de l’association

Ce n’est que 10 ans plus tard à Marseille, que l’idée d’un foyer prit forme. À cette époque, ce même Révérend Bill Down rencontra les Archevêques d’Aix, Monseigneur Bernard Panafieu, et de Marseille, Monseigneur Roger Etchegaray lors d’une assemblée de l’ICMA (International Christian Maritime Association). Les prêtres de la Mission de la Mer étaient également présents : Ambroise Boucherie, Roland Doriol, Hervé Bienfait, Jacques Brosset. Et avec eux, des chrétiens de Port-de-Bouc et environs, qui accueillaient déjà chez eux les marins en escale. Cette réunion a confirmé la nécessité d’une maison d’accueil pour le port de Fos.

C’est le 18 juillet 1985 que s’est tenue une réunion historique chez René et Cécile Tezenas. Lors de la réunion, les archevêques se sont engagés à appeler un prêtre pour donner vie au projet. Ce serait le Père Philippe Plantevin, de la Mission de France, à qui s’adjoindrait le Père Jacques Pelletier, prêtre ouvrier de la Mission de France, en retraite.

Des marins boivent une bière
Des marins boivent une bière
Des marins achètent des souvenirs et des boissons

Les activités de l’association « Les amis des marins »

Le foyer à Port-de-Bouc

L’association « Les Amis des Marins » dispose d’un local acheté grâce à une subvention d’ITF Seafarer. Il est situé au 35 avenue Roger Salengro, à Port-de-Bouc. Ce local a dû être agrandi, en 1995, pour répondre à l’augmentation du nombre des marins accueillis. Nous assurons le transport gratuit des marins, des quais jusqu’au foyer, avec trois minibus, également financés par ITF.

Le foyer est ouvert de 18h à 22h30. Il n’assure pas d’hébergement mais permet aux marins de se détendre dans une ambiance conviviale. Nous disposons d’une petite boutique, fournissant des produits de première nécessité (dentifrice, savon, quelques friandises) ou des souvenirs (articles de Paris, parfums), et d’un bar, où l’on trouve de la bière, des boissons sans alcool et des pizzas.
Mais le plus important pour les marins est de pouvoir téléphoner à leurs familles. C’est pourquoi nous proposons 3 postes Internet ainsi qu’un réseau Wi-Fi gratuit.

Un service d’accueil

Les marins ont la possibilité de jouer au billard, au baby-foot ou au tennis de table. De plus, ils peuvent regarder la télévision par satellite et tout cela gratuitement.
Pour tenir les marins informés, nous disposons d’un certain nombre de publications destinées aux marins (The Sea, ITF, Marino…). Nous pouvons également télécharger des publications étrangères, suivant les nationalités présentes.
De plus, nous proposons aux marins qui le désirent, de les aider à envoyer de l’argent à leurs familles. Pour cela, nous les accompagnons au bureau de Western Union et à La Poste.

Depuis 1985, la fréquentation du foyer a régulièrement augmenté. Ces dernières années, nous accueillons environ 11 000 marins par an.
Pour faire face à cette activité croissante (transport, gestion de la boutique et du bar), l’équipe de bénévoles de départ a dû être renforcée par du personnel salarié. Actuellement, l’association emploie 7 personnes. Cela suffit à peine à répondre à la demande. Nous avons pu, jusqu’ici, bénéficier, pour certains emplois, de contrats aidés, que nous souhaitons maintenant pérenniser, dans la mesure de nos moyens financiers.

Terminal Conteneurs (Graveleau)

Ce terminal est situé à 25km de Port-de-Bouc où les escales des bateaux sont très courtes. C’est pourquoi, dès 1994, s’est imposée la nécessité d’avoir une annexe du foyer directement sur ce quai. Pour ce faire, le PAM (Port Autonome de Marseille) a mis à notre disposition un local. Quelque peu mis en sommeil de 2002 à 2004, en raison de sa vétusté et faute de personnel, l’annexe a finalement ouvert de nouveau en octobre 2004, dans un bâtiment modulaire de 100m², spécialement construit à cet effet par le PAM.

Cette annexe, ouverte tous les jours de 16h à 21h, reçoit en moyenne une quinzaine de marins par jour. Ils y trouvent sensiblement les mêmes services qu’à Port-de-Bouc, ce qui est très apprécié. Il semble que peu de terminaux de conteneurs, généralement trop éloignés des villes, disposent d’un tel foyer. Nous mettons à disposition trois postes Internet et un réseau Wi-Fi.

Présentation du bungalow mis à disposition pour accueillir les marins au Terminal Conteneur Graveleau
un équipage prennent une photo dans le port de Lavéra

Autres services proposés par l’association

Deux personnes effectuent, presque quotidiennement, des visites à bord pour rencontrer les marins qui ne pourraient pas venir au foyer. Elles viennent les écouter ou leur rendre un service, par exemple en leur apportant des cartes SIM.

Dans la mesure du possible, nous suivons et nous visitons les marins qui pourraient être hospitalisés à Martigues. En effet, la barrière de la langue les isole fortement.
Nous jouons également un rôle humanitaire auprès des marins abandonnés ou en difficulté. Nous les soutenons afin de faciliter les relations avec l’armateur, l’agent, ITF, la police, voire de trouver de la nourriture et des vêtements chauds.

De plus, nous sommes à la disposition des marins qui le désirent, pour les écouter, s’ils souhaitent parler de leurs problèmes personnels. Enfin, le foyer dispose d’une « salle de prière », ouverte à toutes les religions, où un prêtre catholique y célèbre la messe le dimanche. Il peut aussi tenir une messe à bord des bateaux, si l’équipage le demande.

Au fil des ans, le Foyer des Marins de Port-de-Bouc est donc devenu un acteur incontournable de la vie maritime dans les bassins ouest du port de Marseille. Son action et la qualité de ses services l’ont fait reconnaître par le Conseil du Bien-Être du PAM, comme la structure d’accueil pour cette zone. Cependant, le bénévolat a ses limites. La poursuite des activités, avec une pareille efficacité et qualité, nécessite que des moyens financiers suffisants soient mis à sa disposition. Ces financements s’inscrivent dans la continuité de la convention 163 sur le bien-être des marins, que la France a ratifiée en 2004.

Avant de repartir au bateau, les marins et les bénévoles prennent des photos